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Journée Internationale des Droits des Femmes – Discussion avec Bérénice Antoine

“On essaie de sensibiliser ses proches mais on les éduque vraiment en s’éduquant soi-même.”

8 March 2023
“On essaie de sensibiliser ses proches mais on les éduque vraiment en s’éduquant soi-même.”

L’équipe du studio Mikros Animation Paris a demandé à Bérénice Antoine ce que signifiait pour elle la Journée internationale des droits des femmes et si elle se considérait comme féministe. Retrouvez toutes ses réponses ici :

Que représente pour toi la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes ? 
C’est une journée de sensibilisation qui malheureusement est souvent représentée comme la “Journée de la femme”, et utilisée à des fins commerciales. C’est censé être une journée où on doit parler de tout ce qu’il reste à faire, même en France nous ne sommes pas à l’égalité à laquelle nous pourrions tendre. Cette journée pourrait être utile en se concentrant sur l’aspect politique et militant.

Qu’est-ce qui selon toi pourrait être amélioré dans ton quotidien professionnel ?
Comme je le disais, nous n’avons pas partout l’égalité salariale. Ça tient à plusieurs choses. Ce métier a longtemps été essentiellement masculin, c’est récent qu’il y ait autant de femmes. Aussi, il y a une vision patriarcale globale considérant les femmes dans les milieux techniques “moins bonnes”, alors que nous avons le même niveau et la même expérience. On ose aussi moins se vendre, car nous sommes plus sensibles au syndrome de l’imposteur. Les hommes aussi mais ils sont plus facilement valorisés dans leur travail. Je n’ai pas eu ce souci chez Mikros mais dans d’autres boîtes, j’ai pu être la dernière personne consultée, face à des collègues masculins avec moins d’expériences que moi. En en parlant avec des collègues féminines, nous avions toutes ce ressenti, que nous n’étions pas prises en compte. Ce sont des choses que l’on sent.

Te considères-tu féministe ?
Oui, et je commence en m’éduquant moi-même, ça commence par là. C’est déjà tout un travail de comprendre son propre sexisme intériorisé, à cause d’une société patriarcale. Nous devons déconstruire tout un schéma de pensée, remettre en question son éducation, c’est compliqué. On ne peut pas être parfaite mais c’est le début. On essaie de sensibiliser ses proches mais on les éduque vraiment en s’éduquant soi-même. On ne peut pas attendre les autres féministes et militantes pour nous éduquer.

Est-ce qu’une œuvre ou un.e artiste t’a inspirée en tant que femme ?
C’est un vrai cliché des années 1990 mais mon inspiration, c’était Buffy, contre les vampires. Il y a des c*** dans la série quand même, mais le personnage de Buffy était marrant et en même temps, elle tatane des vampires. Elle n’était pas dans les clichés des filles fragiles, elle était hyper forte et inspirante.

Merci Bérénice !