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Journée Internationale des Droits des Femmes – Discussion avec Sydonie Herrera

“Il faut œuvrer pour bannir définitivement les préjugés et commentaires sexistes dont les hommes n’ont d’ailleurs pas le monopole”

8 March 2023
“Il faut œuvrer pour bannir définitivement les préjugés et commentaires sexistes dont les hommes n’ont d’ailleurs pas le monopole”

C’est au tour de Sydonie Herrera, Crew Manager de vous donner son point de vue sur la Journée Internationale des droits des femmes et d’expliquer en quoi elle se considère féministe :

Que représente pour toi la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes ? 
Cette journée est essentielle car elle place les droits de la femme au premier plan et permet de mobiliser l’attention du public et des médias sur leurs luttes et revendications à travers le monde. Si en tant que femme blanche, hétérosexuelle, née dans les années 1980 et ayant grandi dans une démocratie occidentale je ne me sens pas opprimée, cette journée vient me rappeler que je ne devrais jamais me désengager sous prétexte que mes droits fondamentaux ne sont pas bafoués. Provoquer un discours global, contribuer à inclure et sensibiliser les hommes sur ce sujet de société, c’est être partie prenante et accroître la visibilité de toutes les femmes. J’élève un petit garçon et suis donc consciente qu’à travers le dialogue, l’échange et l’éducation de vrais changements s’opèrent chez chacun d’entre nous, à tout âge.

Qu’est-ce qui selon toi pourrait être amélioré dans ton quotidien professionnel ?
Ma première carrière était dans la mode, j’étais mannequin, un des rares métiers où les femmes sont systématiquement mieux payées que les hommes. J’ai toujours eu la chance de gagner ma vie sans être ni me sentir abusée. Aujourd’hui, en tant que Crew Manager, je suis bien placée pour savoir qu’à compétence égale je suis considérée au même titre qu’un homme et que mon identité et mon genre ne dévaluent ni mon travail ni mon salaire. Il faut œuvrer pour bannir définitivement les préjugés et commentaires sexistes dont les hommes n’ont d’ailleurs pas le monopole. La nouvelle génération me parait plus libérée et déterminée à s’affranchir des normes. La complexité et l’ambivalence des individus sont plus et mieux représentées au sein de la société et de certaines entreprises. La discrimination est répréhensible dans le monde du travail ce qui contraint les mentalités à évoluer et les esprits à s’élargir malgré eux.

Te considères-tu féministe ?
Oui, aujourd’hui je ne peux plus ne pas me considérer féministe. J’avais une image négative du féminisme que je me suis longtemps représenté comme étant un mouvement anti-hommes. Je n’aime pas céder aux antagonismes que je trouve réducteurs dans leur représentation de l’autre. Malheureusement, le changement passe souvent par la révolte, le rassemblement d’une armée de militant.es et la contrainte des lois avant d’arriver à une prise de conscience collective. Lever les armes, c’est vraiment le dernier recours, celui de ceux ou celles qui n’ont plus rien à perdre. Je n’en fais pas partie mais je les soutiens le poing levé.

Est-ce qu’une œuvre ou un.e artiste t’a inspirée en tant que femme ?
La peintre Georgia O’keeffe ! Traditionnellement, les hommes ont de tout temps exercé librement leur vision artistique, laquelle s’est souvent manifestée visuellement par des représentations monumentales au caractère phallique. C’est pour cela que je mentionne O’Keeffe, peintre qui utilise une palette de couleurs très évocatrices pour représenter l’origine de la vie terrestre : la fleur qui éclot et le vagin, première fenêtre sur le monde.

Merci Sydonie !